« Accueil | FBI : portés alors que c'est super lourd » | NYPC372 Blues » | Les aventures extraordinaires de Zak Galou - Episo... » | Diplôme -- plôme » | Les aventures extraordinaires de Zak Galou - Episo... » | Aventure pouétique en sol mineur-mi bémol et fa diez » | XXX Ultra Hardcore Teens Date Horny Poneys : Lip 6... » | Les aventures extraordinaires de Zak Galou - Episo... » | Doux Meudon, Pays de mon édredon » | Les aventures extraordinaires de Zak Galou - Episo... »

Les aventures extraordinaires de Zak Galou - Episode 6 : Les Experts, Troisième étage

Mercredi matin. 7h12. C'est le début de la journée du stagiaire au LaipSiks, une journée de travail ordinaire, faite de renoncement à frozen-bubble, de joies éphémères quand la machine à boissons bloque la bouteille d'eau et vous rend votre monnaie, d'émotions certaines quand vous apprenez les raisons pour lesquelles l'ascenseur de gauche est en panne depuis une semaine : un monstre à huit têtes y a été enfermé par le groupe de sécurité alors qu'il se rendait chez Nicole N. pour y déposer son rapport de stage (effectué à Tchernoboulébill, sur le thème : "Le mythe des retombées, nouvelle invention juive pour faire leurs intéressants ?"), mais aussi de franches tranches de rigolade quand vous déjeunez avec Mortadelle.
Flo Galou est chez lui. "Avec le temps va, tout s'en va", se dit-il en tirant la chasse d'eau sur le meilleur de lui-même. Puis il sortit des cabinets et se rendit au Laipsiks.


11h32. Zak Galou arrive au troisième par l'ascenseur. L'étage en le reconnaissant envoie deux petites notes de musique pour lui montrer sa joie (ou alors c'est les portes de l'ascenseur qui s'ouvrent, mais ça m'étonnerait). Vêtu de jeans noirs élimés, d'un tee-shirt à trous vantant les mérites de la chasse au flétan et du logiciel libre, chaussé de santiags roses qu'il a piquées à Corbier un après-midi de Club Dorothée, Zak Galou se dirige vers son bureau - la salle des stagiaires. Ses longs cheveux noirs de suie caressent sa joue poilue au menton, ses lunettes lancent des éclairs tandis qu'il passe, héroïque, devant le bureau de P.P., sans aller lui demander servilement du travail comme le ferait, par exemple, un Pata.

Curieusement, aujourd'hui, la porte de la salle des stagiaires est fermée. Il se dit, un peu ému tout de même, que la salle lui fait la tête pour n'être pas venue les trois dernières semaines. Le couloir est étrangement calme - on n'entend guère que les appels hurlants du monstre à neuf têtes, mais Zak Galou s'en fout : il ne comprend pas le zorglub (non qu'il n'en soit pas capable, mais il avait toujours été réfractaire à ces langues de merde qu'on vous force à apprendre dés l'école maternelle et qui ne servent à rien sinon à parler avec des étrangers).
Il pénètre dans la pièce longitudiline. Il est 11h46 et ça va être l'heure d'aller bouffer au chinois qui fait des paninis. Ca le fait un peu chier, en même temps, car il vient juste de prendre son petit-déjeuner francfortien et l'idée d'avaler un panino lui met les tripes à l'envers.

Il poussa un hululement à la cantonnade pour saluer les quelques débiles profonds arrivés avant lui, puis alla s'asseoir à sa place ordinaire sans se rendre compte que la porte se refermait derrière lui, et que personne n'avait osé lui répondre. Au bout d'une seconde ou deux, il leva les yeux de son écran débranché et aperçut enfin les trois femmes armées et cagoulées qui tenaient la pièce en joue. Un autre chevelu sortit de l'ombre de la plante verte dégueue qui est à côté des poubelles, et partit d'un grand rire tonitruant.
"Alors Zacharias Galouzeau, ça te la coupe, hein ?"

Il y avait quatre preneurs d'otage pour quatre otages, ce qui était étonnamment beaucoup pour un mercredi matin. Zak Galou, comme les autres, fut ligoté à sa chaise par l'une des trois femmes en combinaison noire moulante - il tâchait désespérément de ne pas les regarder en face afin de s'épargner la honte suprême d'une involontaire érection en pleine prise d'otages.
"Infâme, traître, sacripan, vil gredin ! Comment oses-tu t'en prendre à de modestes stagiaires ?! s'écria Zak Galou en reportant son attention sur le chef des preneurs d'otages.
_ Ahahahah ! Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser trusté le blog du Laipsiks avec tes histoires à la con ? Je suis contre tous les monopoles !"
Flo Galou, car c'était lui, portait le costume d'Albator qu'il avait reçu le Noël précédent. Le bandeau sur l'oeil le faisait un peu chier, d'autant que ça lui donnait un petit air lepéniste, mais sans le bandeau il craignait que l'allusion au capitaine corsaire ne se perdît dans les méandres d'une histoire hélas bien trop riche en détails saugrenus et aussi inutiles que cette histoire débilo-ridicule de monstre à dix têtes bloqué dans l'ascenseur de gauche.
"J'ai décidé d'écrire mes propres aventures désormais : ça va s'appeler les superhéroïques péripéties de l'illustre Flo Galou, le nouveau Jedi.
_ C'est complètement con comme titre.
_ Taratata, ta langue de vipère n'atteint pas la blanche colombe !"

Comprenant que Flo Galou avait pété un boulon, Zak Galou s'enferma dans un mutisme obstiné, en cherchant autour de lui une solution de sortie. Il savait que s'il laissait la société de sécurité régler la situation - et elle avait déjà à son actif la capture du monstre à onze têtes qui croupissait comme une merde dans l'ascenseur de gauche, c'est dire si c'était une boîte de sécu balaise - il passerait définitivement pour une buse, un bulot, un gros nul, une daube, bref, un rigolo.
Il savait que, de cette situation ultra-dangereuse - qui n'était pas sans lui rappeler, d'ailleurs, la situation israélo-libanaise - il pouvait se sortir avec les honneurs, en retournant la situation à son avantage et, pourquoi pas, prendre lui-même en otage la machine à café du neuvième, symbole ultime de ces instruments de contrôle disposés par le patronat sur nos lieux de travail pour nous empêcher de nous épanouir pleinement tandis que les patrons en profitent pour venir jusque dans nos bras égorger nos filles et nos compagnes.

Zak Galou regarda plus attentivement ses preneurs d'otage. Flo Galou marchait de long en long - parce qu'en large, la pièce est vachement petite - en psalmodiant des histoires sans queue ni tête dont il prévoyait d'abreuver la toile jusqu'à devenir le Premier des Superhéros vivants. Zak Galou l'élimina de la liste des dangers réels quand il remarqua que sa cape, beaucoup trop longue pour appartenir à Albator - il aurait plutôt parié pour la cape de Régine, la fameuse reine de la nuit - traînait par terre. Il pourrait sans peine se débarasser de Flo en lui emmitoufflant la gueule dans sa cape à coups de tatanes.
Puis il passa aux charmantes preneuses d'otages en combinaison moulante, armées de fusils d'assaut qui avaient l'air plus vrais que nature. Cependant, Zak Galou ne doutait pas que son charme naturel suffirait à faire se pâmer les trois fillettes, avant de semer la zizanie dans leur belle unité - il lui suffirait d'un simple sourire bifluoré pour les rendre jalouses les unes des autres.
Il allait passer à l'action quand il remarqua un mouvement du côté d'un autre stagiaire. C'était Manu. Ce qu'il faisait là, au troisième, alors même que de mémoire d'enseignant-chercheur personne ne l'a jamais vu un matin au Laipsiks, et encore moins ailleurs qu'au dixième, l'antre des pornophiles-trou-du-cul-esques.
Manu venait de faire un mouvement, son oeil de lynx doublé d'une paire d'Optic 2000, ne pouvait lui avoir menti, mais celui-ci se tenait rigoureusement immmobile désormais et Zak Galou sentit un filet de sueur froide lui couler entre les poils d'omoplates.
A bien observer un autre otage, il finit par reconnaître Little Endian déguisée en "L'homme au sudoku", ce stagiaire quasi-légendaire qui passe de temps en temps pour faire son sudoku, puis qui repart tel qu'il est venu, dans un nuage de fumée. Ce que Little-Endian pouvait bien faire au troisième, elle qui campait ordinairement devant l'ascenseur au neuvième - son sujet de stage était : "Compteur optimal du nombre de stagiaires à la machine à café" - contribua à mettre Zak Galou dans un désordre cosmique total.

Tout à coup il se rendit compte que Manu l'observait avec aux lèvres ce fin sourire mi-narquois mi-touriste-sexuel-devant-une-vitrine-hollandaise qui le caractérise. Sa décision de passer à l'attaque pour libérer ses amis du joug Flo-galouzien en fut ébranlée. Se pouvait-il qu'il ait manqué quelque-chose ?
Le troisième stagiaire, attaché également à sa chaise, était Nono. Il ne semblait pas plus que ça inquiet de cette prise d'otage - d'autant qu'ainsi il avait enfin le temps de s'adonner à sa passion pour la recherche, en se détendant complètement, les yeux fermés et la tête dodelinant nonchalamment sur sa poitrine, dont s'échappait un ronflement diffus mais distinct qui est la marque de la recherche fondamentale.
Troublé, Zak Galou essaya pendant un moment d'identifier le quatrième otage, mais il était sûr de ne l'avoir encore jamais vu. Se pouvait-il qu'il s'agît d'un membre de la sécurité infiltré ? La perspective de se faire doubler sur la libération des otages le contraignait à passer à l'action - et la fin proche de ce post aussi.
Prenant son courage à deux mains, il attendit que Flo Galou passât devant lui pour s'élancer dans son dos en poussant son fameux cri de guerre : "Allah Ackbar que trépasse si je faiblis la putain de sa race !"

Malheureusement, outre qu'il était attaché à sa chaise et qu'il se vautra sur la moquette, dont le dernier shampouinage - il put le vérifier de près - datait d'avant la guerre 14-18, Manu, Nono, Little Endian et Bubu - car c'était lui, grimé en Marcel Beliveau afin de rendre la plaisanterie plus esclaffante encore - partirent d'un grand éclat de rire en tapant bruyamment dans les mains.
"Surprise !"
Zak Galou, honteux, contrit, humilié, liquéfié, comprit enfin que ses camarades de stage lui avait préparé une blagounette pour fêter la fin proche de leurs stages.
Comme tous les cons qu'il avait vu se faire avoir dans une caméra cachée, il tâcha de faire bonne figure en riant les dents ouvertes et la bouche en avant, ricanant franchement de l'expérience qui venait de s'achever.

La porte en explosant envoya par la fenêtre l'une des trois stripteaseuses engagées pour l'occasion. Des hommes armés d'Uzis s'engouffrèrent dans la pièce en tirant dans tous les coins, hurlant à tout le monde de s'allonger par terre et de jeter les armes.
La société de sécurité, qui avait mis tous les locaux sous vidéo-surveillance depuis que des squatteurs avaient pris possession des lieux, avait, en voyant que la salle du troisième était prise en otage, diligenté son Groupe d'Intervention Gentiment Nerveux (GIGN) afin de mettre fin dans le calme et le sang et les larmes à la prise d'otages. Flo Galou, identifié comme le chef des terroristes, fut passé à tabac et envoyé dans l'ascenseur de gauche avec le monstre à douze têtes, tandis que les otages étaient évacués sans ménagement par l'ascenseur de droite. Les deux autres stripteaseuses furent démembrées par la première roquette envoyée dans la pièce après l'évacuation des prisonniers.

Seul chez lui, mercredi soir à 14h12. Une longue journée vient de s'achever. Au désarroi de s'être fait avoir par ses collègues de bureau s'est ajoutée l'humiliation de voir l'efficacité inébranlable de la société de sécurité.
Zak Galou pense au temps qui passe, à la vie qui l'attend dans le monde cruel de la recherche publique. Il songe à ce rêve d'enfant qui le voyait joueur de pipo entre Maubert-mutualité et Javel-andré-citroën. Tout ça lui semblait tellement loin maintenant, quand bien même il aimait toujours les Laguna et le jus de carottes.
Il lui fallait rebondit après cette épreuve. Il sortit de son sac à dos la jambe de l'une des preneuses d'otage - il l'avait récupérée dans les jardins du CEA - et alla se coucher.
Demain serait un autre jour.

Depuis que 20 minutes et métro reparraissent l'homme au Sudoku a lui aussi mystérieusement réapparu.

Enregistrer un commentaire

Navigation

Les réflexions de la machine à café :

Recent Comments

A consommer avec modération tout abus sera puni, bloguer tue et réduit la fertilité, n'oubliez pas la damepipi a l'entrée etc. etc.