Le LST répond aux enfants : dis, c'est quoi l'open-space ?
Dans la vie, il y a deux catégories de trucs à la con. Il y a les trucs à la con appartenant au sous-ensemble flou {comme son nom l'indique}, et les trucs à la con dont le nom ressemble à un tournoi de tennis.
Incontestablement, chers n'enfants qui nous lisez au moins jusqu'au clic-clic, l'open-space est un concept qui appartient à une troisième catégorie, celle des concepts que même les Bogdanov il leur faut deux dessins animés pour esspliquer.*
* Précisons à toute fin utile que ces deux brillants chercheurs sont la preuve vivante qu'on peut avoir une thèse quand on est né au pays des canards.
Incontestablement, chers n'enfants qui nous lisez au moins jusqu'au clic-clic, l'open-space est un concept qui appartient à une troisième catégorie, celle des concepts que même les Bogdanov il leur faut deux dessins animés pour esspliquer.*
* Précisons à toute fin utile que ces deux brillants chercheurs sont la preuve vivante qu'on peut avoir une thèse quand on est né au pays des canards.
Bon, avant que la coupure pub ne m'interrompe, nous allions voir ensemble ce que c'est au juste que l'open-space, ce concept novateur consistant à faire travailler le maximum de gens dans la même pièce au motif que ça fait des économises de placo-platres pour les murs.
Open-space est un ancien mot africain qui signifie "mieux vaut arriver avant neuf heures si tu veux bosser un peu tranquille", mais pas seulement. Il tire également ses origines de l'anglais "open", comme dans "open odésespoir, ovieillesse-ennemie", et de l"irakien "space", qui signifie à peu près "espace". L'open-space est donc un espace de désespoir, dans lequel sont entassés des gens qui n'ont rien demandé à personne, qui auraient très bien pu rester dans leur bureau peinard au rez-de-chaussée, et que la perspective de devoir partager un huitième d'une table pour deux rend atrabilaires.
Bien sûr, il faut relativiser ; l'open-space a ses avantages. Ainsi, au début des années 40, la police française réimportait avec succès le concept de l'open-space, mais là encore sans prendre l'avis des premiers concernés.
De nos jours, l'open-space regroupe un concentré représentatif de la population qui rend tout à fait charmante la cohabitation. D'abord, on profite de l'absence de portes pour remporter TOUT ce qu'il y a sur son "plan de travail" - oui, c'est un peu de la cuisine qu'on y fait - chez soi, afin de le ramener le lendemain matin ; certains pensent qu'on peut laisser des choses sur son bureau en open-space ; il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.
Parmi les figures de l'open-space, il y a toujours celui-qui écoute de la musique en sourdine, "pour ne pas déranger", mais qui fait chier tout le monde ; il y a aussi, parfaitement compatible avec le précédent, celui qui "respecte les autres" et met des écouteurs qui crachent leur musique plus fort et plus loin qu'un cobra tuberculeux. Pour peu qu'il y ait aussi dans le lot un malin qui n'écoute pas de musique, mais dont la passion pour MSN et les enceintes allumées font un vacarme de sons windows, et alors le bonheur auditif est à son comble. Certains après-midis, on peut sans tendre l'oreille mélanger du kyo à du Sépultura, rythmés par des "You've got mail" agrémentés d'un petit bip-bip à chaque nouveau message dans sa fenêtre MSN.
Et encore, s'il n'y avait que ça ... Bien sûr, le lendemain matin en arrivant avant tout le monde, on se dit "Chouette, je vais pouvoir travailler dans le calme", mais c'est sans compter le service Nettoyage et Propreté, qui nous offre une prestation d'open-ménage tout à fait astucieuse. C'est vrai aussi, c'est très gênant tous ses fils derrière l'ordinateur, et ça gêne pour passer l'aspirateur. Et ça permet à celui qui arrive tôt de chercher consciencieusement pourquoi sa machine est éteinte alors qu'il l'avait laissée allumée la veille pour effectuer des tests durant la nuit. Alors oui, il y a la compensation, non négligeable, d'aller inverser des câbles à l'arrière des tours des collègues. Mais ça n'amuse qu'un moment.
Une fois habitué aux programmeurs-musicaux, notre oreille part à la rencontre de pleins de nouveaux bruits. Untel qui sifflotte des mélodies à la con, du genre "spider-cochon", "mana-mana", ou "je suis passe-partout", un autre qui pouffe de rire devant Youtube, un autre qui a une rhinite allergique depuis dix ans et qui reniffle si fort que même ses voisins ont la morve qui remonte. Pour ma part, je trouve que la palme revient à celui, hyperactif, qui tapote.
L'homme qui tapote est une légende des open-space, un peu comme le stagiaire au sudokus - souvenez-vous, c'était ce stagiaire qui arrivait à 14h au LST pour faire son sudoku du 20minutes, puis repartait tranquillement. L'homme qui tapote sait tapoter avec ses pieds, sur un rythme binaire qui n'est pas sans rappeler, parfois les plus belles chansons de Johnny. Il sait aussi tapoter avec ses doigts, dés lors qu'il les a détachés de son clavier.
L'homme qui tapote n'aime pas son clavier. Il lui voue une haine viscérale depuis le jour où, sous Eclipse, il a malencontreusement enchaîné les touches raccourcis qui provoquent la mise en Qwerty du clavier. Depuis ce jour - il lui a fallu une bonne heure et demie avant d'aller faire une prière, penaud, sur l'autel du Dieu Google - l'homme qui tapote frappe les touches de son clavier avec une hargne qui nous fait de la peine pour sa femme, si tant qu'il en ait une un jour.
L'homme qui tapote, lorsqu'il ne cogne pas sur son clavier, joue la Sonate en Mi-bémol majeur de Claiderman, celle qu'on entend dans les sanisettes de bord de mer. Alors, c'est vrai qu'il joue mal, mais la sonate est à chier. Ceci expliquant cela.
Ce brillant exposé des problématiques open-spaciaires et pourtant pas si spécieuses que cela ne saurait être complet s'il n'était mentionné parmis les nuisances sonores celle du ventilateur. Passons encore sur son ronronnement constant qui avec un peur d'aspirine tout les soirs et tout les matins peut être oublié, et contentons nous d'exposer son grincement qui à chacun de ses aller-retour enchante l'ensemble des occupants de l'open-space sus-nommé.
Le fou rire est de rigueur lorsque deux de ces moyens de survie rotatifs sont désynchronisés et font un concours à celui qui fera voler le plus d'articles.
Et c'est alors que même en plein été, l'on peut découvrir toute la poésie d'un un bureau aux blanches couleurs de l'hiver, et de l'inspiration si féconde qui en résulte.
par cm | mardi 31 juillet 2007 à 14:37:00 UTC+2
Personnellement je suis dans un open space 6 places, et les premières nuissances sonores, loin devant la clim, les pcs viellots ou les bombardements atomique (bien qu'il y en ai curieusement de moins en moins) sont les voisins d'en face qui parlent. Si ils - et surtout elles - me lisent qu'ils en profitent pour en prendre acte, si possible avant que ca ne soit moi qui décide de prendre acte.
par Zacharias Galouzeau de Moussaoui | mardi 31 juillet 2007 à 18:41:00 UTC+2
Je miserais pas dix gloupecks sur ta victoire en cas de conflit armé, mon pauv' Zak Galou !
par Glou | mardi 31 juillet 2007 à 19:39:00 UTC+2
Ah..... et sans parler des réunions de travail qui se déroulent dans l'open-space et qui ne nous concerne pas...
par Little Endian | mercredi 1 août 2007 à 16:58:00 UTC+2
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