Mythes et légendes du Lip6 : La machine à boissons du 9eme
C'est la plus ancienne des trois. De peu bien sûr, et le distributeur de friandise aura tôt fait de la rattrapper, mais quand même, la machine à boissons, du fait de son vénérable âge, jouit d'un statut particulier dans le microcosme des distributeurs lipsicciens et beaucoup, à commencer par sa voisine la jeune et fougueuse machine à café, aimeraient bien elles aussi atteindre un jour cette notoriété qui fait de la machine à boisson ce qu'elle est aujourd'hui.
Il faut d'ailleurs voir ses jeunes congénères se transmettre les palpitantes aventures de sa prime jeunesses. Parmi l'épisode le plus illustre, celui qui fait rougir tout distributeurprépubère, son histoire avec Dédé :
Ah Dédé ! le réparateur attitré du CEA qui venait de temps en temps prendre de ses nouvelles, la remplissait de boissons diverses l'allégeait parfois de ce lourd métal dont l'emplissent certains humains bien mal avisés. Il fallait le voir ce Dédé, la manipuler avec tant de tendresse, d'humbles caresses sur une carcasse métallique pourtant sensible, de petits mots doux glissés entre deux canettes de Coca. Elle était tellement émue par tant d'égard qu'on aurait parfois dit qu'elle en rougissait. Une fois, elle voulût signifier à Dédé son amour et sa gratitude en lui offrant la seule chose qui semblait faire briller ses yeux marrons : l'argent.
Ainsi, ni une, ni deux, elle se mit en tête de collecter plus de monnaie que de nécessaire, tout en prenant bien soin de camoufler son dessein derrière un comportement volontiers caractériel :
Ainsi à l'un qui lui donnait 10 francs (on comptait encore en francs, à cette époque) pour un Minute Maid, elle en rendait 2, là où elle aurait dû compter 5 francs, et à l'autre qui faisait l'appoint, elle "oubliait" parfois de comptabiliser une pièce ou deux, tout en assurant un fonctionnement normal la plupart du temps. Ainsi, se disait-elle, ne verront-ils pas le véritable objet de mon caprice.
Un beau matin, Dédé arriva à l'improviste, probablement qu'on l'avait appelé à l'aide alerté par le comportement étrange de la machine ces derniers temps. La machine ne cacha pas un "Driiiiz" de joie, mais se ravisa aussitôt en voyant la mine grave de son amant. Ce dernier se contenta en effet de l'ouvrir sans un mot doux ou un regard, et ne pris même pas la peine de la remplir, comme il en avait l'habitude.
Mais en farfouillant dans le réceptacle à pièces (ça la chatouillait un peu et elle adorait ça), Dédé compris que le montant du magot était bien plus important qu'il ne l'aurait dû, et son visage s'éclairait soudain de nouveau. Dans un élan d'alégresse, il étreigna la machine de toute sa force et cette dernière ne put réfréner une fuite de jus d'orange.
Cela dura encore quelques mois, pendant lesquelles la machine faisait fonctionner sa petite combine, et dédé semblait le plus heureux des hommes, et puis, un jour, Dédé ne vint plus.
A la place un jeune technicien qui la manipula sans égard, ne lui parla pas et repartit sans un regard. Bien qu'elle crû encore au retour de Dédé, les mois qui suivirent eurent peu à peu raison de son opiniatreté, et elle dû se résoudre, la mort dans l'âme à ne plus jamais revoir Dédé.
A la suite de ce terrible épisode, la machine, qu'on disait joviale, drôle et toujours de bonne humeur, devint triste et taciturne, son regard perdu dans le vague.
Depuis, on raconte que, quand il lui arrive encore d'avaler une pièce, à droite, à gauche, comme ça, sans raison apparente, c'est dans le mince espoir de revoir un jour Dédé. Et qui sait, le jour où elle tirera sa révérence, si elle le reverra enfin, au paradis où distributeurs et réparateurs peuvent vivre leur amour au grand jour ?
Il faut d'ailleurs voir ses jeunes congénères se transmettre les palpitantes aventures de sa prime jeunesses. Parmi l'épisode le plus illustre, celui qui fait rougir tout distributeurprépubère, son histoire avec Dédé :
Ah Dédé ! le réparateur attitré du CEA qui venait de temps en temps prendre de ses nouvelles, la remplissait de boissons diverses l'allégeait parfois de ce lourd métal dont l'emplissent certains humains bien mal avisés. Il fallait le voir ce Dédé, la manipuler avec tant de tendresse, d'humbles caresses sur une carcasse métallique pourtant sensible, de petits mots doux glissés entre deux canettes de Coca. Elle était tellement émue par tant d'égard qu'on aurait parfois dit qu'elle en rougissait. Une fois, elle voulût signifier à Dédé son amour et sa gratitude en lui offrant la seule chose qui semblait faire briller ses yeux marrons : l'argent.
Ainsi, ni une, ni deux, elle se mit en tête de collecter plus de monnaie que de nécessaire, tout en prenant bien soin de camoufler son dessein derrière un comportement volontiers caractériel :
Ainsi à l'un qui lui donnait 10 francs (on comptait encore en francs, à cette époque) pour un Minute Maid, elle en rendait 2, là où elle aurait dû compter 5 francs, et à l'autre qui faisait l'appoint, elle "oubliait" parfois de comptabiliser une pièce ou deux, tout en assurant un fonctionnement normal la plupart du temps. Ainsi, se disait-elle, ne verront-ils pas le véritable objet de mon caprice.
Un beau matin, Dédé arriva à l'improviste, probablement qu'on l'avait appelé à l'aide alerté par le comportement étrange de la machine ces derniers temps. La machine ne cacha pas un "Driiiiz" de joie, mais se ravisa aussitôt en voyant la mine grave de son amant. Ce dernier se contenta en effet de l'ouvrir sans un mot doux ou un regard, et ne pris même pas la peine de la remplir, comme il en avait l'habitude.
Mais en farfouillant dans le réceptacle à pièces (ça la chatouillait un peu et elle adorait ça), Dédé compris que le montant du magot était bien plus important qu'il ne l'aurait dû, et son visage s'éclairait soudain de nouveau. Dans un élan d'alégresse, il étreigna la machine de toute sa force et cette dernière ne put réfréner une fuite de jus d'orange.
Cela dura encore quelques mois, pendant lesquelles la machine faisait fonctionner sa petite combine, et dédé semblait le plus heureux des hommes, et puis, un jour, Dédé ne vint plus.
A la place un jeune technicien qui la manipula sans égard, ne lui parla pas et repartit sans un regard. Bien qu'elle crû encore au retour de Dédé, les mois qui suivirent eurent peu à peu raison de son opiniatreté, et elle dû se résoudre, la mort dans l'âme à ne plus jamais revoir Dédé.
A la suite de ce terrible épisode, la machine, qu'on disait joviale, drôle et toujours de bonne humeur, devint triste et taciturne, son regard perdu dans le vague.
Depuis, on raconte que, quand il lui arrive encore d'avaler une pièce, à droite, à gauche, comme ça, sans raison apparente, c'est dans le mince espoir de revoir un jour Dédé. Et qui sait, le jour où elle tirera sa révérence, si elle le reverra enfin, au paradis où distributeurs et réparateurs peuvent vivre leur amour au grand jour ?
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