Les aventures potiron-potiron de Zak Galou - Episode suivant : Zak Galou et Halloween
Quand j'étais petit - disons, comme Little Endian (je dis ça pour me venger du post précédent qui ne mérite même pas un commentaire tant il est perfide et infondé) - on ne fêtait pas Halo-ouine à la maison. Ce n'est pas que nous considérions cette fête, hautement culturelle, comme un nouveau parangon de l'américano-commercialisme rampant dans notre cher pays - j'en veux pour preuve qu'on chiait aussi sur Mardi-gras - mais simplement nous ne connaissions pas cette charmante galéjade consistant à aller braquer le bourgeois avec ses enfants.
Le diabétisme en phase terminale de mes parents n'y est peut-être pas pour rien.
Le diabétisme en phase terminale de mes parents n'y est peut-être pas pour rien.
S'il y a bien une fête à la con, à part Noël, qui est comme chacun sait une entreprise coca-colesque visant à discréditer la classe parentale aux yeux des morveux pleurnichards qui ont reçu une figurine en plomb de Bernard Hinaut récupéré dans le grenier des grands-parents, alors qu'ils avaient demandé une playstation 2, s'il y a bien une fête à la con, c'est bien Allô-oui. Car, en y réfléchissant un peu - même au dixième étage vous devriez y arriver :p - la motivation première des parents, quand ce n'est pas de simplement tenter d'égarer les gosses dans les ruelles sombres de la résidence afin qu'avec un peu de chance ils soient enlevés - "Oh mon dieu mais c'est terrible je t'avais bien dit Maryvonne que c'était pas une bonne idée' - la motivation première des parents consiste en un savant racket des voisins en bonbons, chocolats et autres sucreries qui vont définitivement entartrés vos artères si vous continuez sur ce rythme - "Oh mon dieu mais c'est terrible je t'avais bien dit Marielouise que c'était pas une bonne idée.
En envoyant leur progéniture au front, les parents augmentent de près de 200% leur chance d'aller piquer des bonbecs aux voisins. Il suffit pour vous en convaincre que vous vous rappeliez la dernière fois que vous êtes allé récité un poème gerbant à votre voisine à serre-têtes et collier de perles : vous a-t-elle pour autant offert de lui mettre la main au panier ? Que nenni ! Tout au plus est-elle partie d'un hurlement strident afin, soit de vous vriller les tympans, soit de prévenir le père de ses douze enfants afin qu'il composât le 17.
Nous venons donc de mettre à jour la motivation réelle des parents, mais qu'en est-il de celle des enfants, ces êtres à mi-chemin entre Alien (1 à 4) et un Télétubbies ? On peut d'ores et déjà exclure l'appât du gain, puisqu'il n'a généralement pas le droit de se goinfrer de sa récolte, savamment confisquée par papa-maman. On peut douter qu'il le fasse pour le simple plaisir d'aller se ridiculiser dans son costume de pirate des caraïbes en papier kraft.
La raison de son engouement ne vient évidemment pas de l'envie de faire plaisir à ses parents, qui outre leur gourmandise ont un autre pêché : la vanité. Ils sont si fiers d'envoyer leurs demi-portions parader dans le voisinage que c'en est répugnant, même pour les gosses en question.
Non, la véritable raison qui les pousse à hanter les hall d'immeubles en sonnant aux interphones et aux portes, c'est qu'ils ont le secret espoir, au choix :
_ d'assister, voire participer, à une tournante ; plutôt rare dans les milieux ouvriers, les tournantes en cave sont néanmoins courantes dans certaines résidences bon-chic-bon-gore.
_ d'échapper au policier de TF1, au docu-politique de France 2, au Thalassa-Pour-Un-Champion de France 3, au docu sur la seconde guerre mondiale sur Arte, et pour finir au docu-coaching de M6.
_ de se barrer : c'est là un espoir commun à tout enfant qui se respecte : mettre les voiles. Malheureusement, il y a une troisième catégorie qui tire profit de cette fête grotesque où l'on déguise les mioches en monstres - "Oh mon dieu Mariodile ! Le déguisement de ta fille en catin du 18ème est super, et ce maquillage façon clavier-azerty, c'est splendide ! _ Elle m'a piqué une robe, et elle est pas maquillée, connasse".
Cette troisième catégorie est constituée des adolescents qui, trop vieux pour apitoyer les voisins , ne peuvent se prévaloir d'aller chercher les bonbons. Ils sont les baby-sitter ambulants d'un groupe de mioches, payés par plusieurs familles à la fois, ou pire faisant bénévolement pour faire plaisir aux parents.
Combien de fois Zak Galou n'a-t-il pas accompagné deux ou trois mioches dans Brou sur Chantereine, dans le secret espoir de tomber sur une bourgeoise seule et accueillante ?
Voyons ensemble ce souvenir émouvant d'une soirée d'Halloween : Zak Galou chapote trois moutards, la fille déguisée comme il se doit en sorcière au bois dormant, et les deux garçons respectivement en Bill Gates et un tenant du non à la constitution. Zak Galou, lui, n'est pas déguisé : il est le garant de l'intégrité intellectuelle, morale et physique des enfants. Il a mis son jean dégueu et son tee-shirt du Che, celui où il fume un pet' avec Mahomet, qui est assis sur les genoux de Staline dont il chatouille négligemment la moustache. Rien de bien effrayant, donc.
La maison dont ils approchent est dasn le noir - de loin, on jurerait qu'elle est abandonnée, mais la boîte aux lettres porte un nom : "Palamède B.".
"Eh, gros connard, demande gentiment la fille à notre héros, pourquoi ki met pas son nom dans toutes les lettres complètes ?
_ Ce doit être une star anonyme, répondit Zak Galou en ne s'offusquant pas du ton un peu familier de la fillette.
Ils sonnent à la porte, qui s'entrouvrent au bout d'un long moment sur un être efflanqué, à l'allure pas tibulaire mais presque. Il contemple un moment le groupe de visiteurs et dit :
"Bon Ségolène, c'est pas la peine que tu viennes, je t'ai déjà dit sur ton blog que je voterais pas pour toi ok ? Quant à toi, Bill, je trouve que ce que tu fais avec ta company, c'est complètement glucose, tu piges ?" Il se tourne ensuite vers le tenant du non à la constitution : "Toi mon petit, tu es un brave gars, rentre, je vais te montrer mon sucre d'orge." Puis à l'adresse de Zak Galou, plutôt content de s'être débarassé d'un des trois : "Ecoute jeune prépubère, tu vas te tirer d'ici vite fait, et tu n'as rien vu ok ?
_ C'est que... c'est mon p'tit frère Flo Galou que vous venez de faire entrer chez vous. J'aura bien aimé le récupérer pour plus tard."
Mais l'étrange habitant avait déjà fermé sa porte. Zak Galou ne revit plus jamais son frère, enfin au moins jusqu'à ce que la police le retrouve le lendemain.
En envoyant leur progéniture au front, les parents augmentent de près de 200% leur chance d'aller piquer des bonbecs aux voisins. Il suffit pour vous en convaincre que vous vous rappeliez la dernière fois que vous êtes allé récité un poème gerbant à votre voisine à serre-têtes et collier de perles : vous a-t-elle pour autant offert de lui mettre la main au panier ? Que nenni ! Tout au plus est-elle partie d'un hurlement strident afin, soit de vous vriller les tympans, soit de prévenir le père de ses douze enfants afin qu'il composât le 17.
Nous venons donc de mettre à jour la motivation réelle des parents, mais qu'en est-il de celle des enfants, ces êtres à mi-chemin entre Alien (1 à 4) et un Télétubbies ? On peut d'ores et déjà exclure l'appât du gain, puisqu'il n'a généralement pas le droit de se goinfrer de sa récolte, savamment confisquée par papa-maman. On peut douter qu'il le fasse pour le simple plaisir d'aller se ridiculiser dans son costume de pirate des caraïbes en papier kraft.
La raison de son engouement ne vient évidemment pas de l'envie de faire plaisir à ses parents, qui outre leur gourmandise ont un autre pêché : la vanité. Ils sont si fiers d'envoyer leurs demi-portions parader dans le voisinage que c'en est répugnant, même pour les gosses en question.
Non, la véritable raison qui les pousse à hanter les hall d'immeubles en sonnant aux interphones et aux portes, c'est qu'ils ont le secret espoir, au choix :
_ d'assister, voire participer, à une tournante ; plutôt rare dans les milieux ouvriers, les tournantes en cave sont néanmoins courantes dans certaines résidences bon-chic-bon-gore.
_ d'échapper au policier de TF1, au docu-politique de France 2, au Thalassa-Pour-Un-Champion de France 3, au docu sur la seconde guerre mondiale sur Arte, et pour finir au docu-coaching de M6.
_ de se barrer : c'est là un espoir commun à tout enfant qui se respecte : mettre les voiles. Malheureusement, il y a une troisième catégorie qui tire profit de cette fête grotesque où l'on déguise les mioches en monstres - "Oh mon dieu Mariodile ! Le déguisement de ta fille en catin du 18ème est super, et ce maquillage façon clavier-azerty, c'est splendide ! _ Elle m'a piqué une robe, et elle est pas maquillée, connasse".
Cette troisième catégorie est constituée des adolescents qui, trop vieux pour apitoyer les voisins , ne peuvent se prévaloir d'aller chercher les bonbons. Ils sont les baby-sitter ambulants d'un groupe de mioches, payés par plusieurs familles à la fois, ou pire faisant bénévolement pour faire plaisir aux parents.
Combien de fois Zak Galou n'a-t-il pas accompagné deux ou trois mioches dans Brou sur Chantereine, dans le secret espoir de tomber sur une bourgeoise seule et accueillante ?
Voyons ensemble ce souvenir émouvant d'une soirée d'Halloween : Zak Galou chapote trois moutards, la fille déguisée comme il se doit en sorcière au bois dormant, et les deux garçons respectivement en Bill Gates et un tenant du non à la constitution. Zak Galou, lui, n'est pas déguisé : il est le garant de l'intégrité intellectuelle, morale et physique des enfants. Il a mis son jean dégueu et son tee-shirt du Che, celui où il fume un pet' avec Mahomet, qui est assis sur les genoux de Staline dont il chatouille négligemment la moustache. Rien de bien effrayant, donc.
La maison dont ils approchent est dasn le noir - de loin, on jurerait qu'elle est abandonnée, mais la boîte aux lettres porte un nom : "Palamède B.".
"Eh, gros connard, demande gentiment la fille à notre héros, pourquoi ki met pas son nom dans toutes les lettres complètes ?
_ Ce doit être une star anonyme, répondit Zak Galou en ne s'offusquant pas du ton un peu familier de la fillette.
Ils sonnent à la porte, qui s'entrouvrent au bout d'un long moment sur un être efflanqué, à l'allure pas tibulaire mais presque. Il contemple un moment le groupe de visiteurs et dit :
"Bon Ségolène, c'est pas la peine que tu viennes, je t'ai déjà dit sur ton blog que je voterais pas pour toi ok ? Quant à toi, Bill, je trouve que ce que tu fais avec ta company, c'est complètement glucose, tu piges ?" Il se tourne ensuite vers le tenant du non à la constitution : "Toi mon petit, tu es un brave gars, rentre, je vais te montrer mon sucre d'orge." Puis à l'adresse de Zak Galou, plutôt content de s'être débarassé d'un des trois : "Ecoute jeune prépubère, tu vas te tirer d'ici vite fait, et tu n'as rien vu ok ?
_ C'est que... c'est mon p'tit frère Flo Galou que vous venez de faire entrer chez vous. J'aura bien aimé le récupérer pour plus tard."
Mais l'étrange habitant avait déjà fermé sa porte. Zak Galou ne revit plus jamais son frère, enfin au moins jusqu'à ce que la police le retrouve le lendemain.
(Ne s'offusquent du post précédent que ceux qui s'y reconnaissent :p)
Hum, ce blog est définitivement que le beau reflet de la France d'en haut. Mais ne connaissez-vous pas la France d'en bas ? Là, les motivations des différents acteurs de cette fête sont quelque peu différentes.
Tout d'abord, les parents. Avec un-deux enfants dans les bras et 3 autres de 1 à 3 ans qui braillent "Moi aussi j'veux aller prendre des bonbons avec grand frère Mohammed !", pas possible de manger des confiseries. Ils sont bien soulagés d'avoir cette fête qui vide 3/4 des occupants de la maison.
Les enfants, eux, sont ravis de pouvoir manger à leur faim. Ils cherchent donc, contrairement aux fils de riches, de faire le plus de recettes avec un investissement le plus réduit possible (chapeau, les zaméricains, ils ont réussi à exporter le capitalisme) : le masque de caoutchouc glissé dans la poche tel un 20 minutes. Ils s'en vont en groupe frapper aux portes de leurs fournisseurs et sans même prendre de références dans les films d'horreur, ils arrivent à effrayer, ces personnes âgées gavées de TF1 ou de Zone Interdite, avec un "File-moi les bonbons où j'te brûle ta caisse !"
Comme quoi ces jeunes de banlieue sont meilleurs élèves des Stazunis que ces petits bourgeois de quartier chic qui n'arrivent même pas à intimider un chat avec leurs panoplies de superman...
par Little Endian | mardi 31 octobre 2006 à 21:24:00 UTC+1
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