Jussieu mon amour !
Suite de notre grand dossier estival : "Les noms de rues à la con - apprenons en nous amusant" : aujourd'hui, Jussieu.
En tout autre lieu que ce blog, on pourrait à juste titre se demander ce qui pousse un maire à choisir, pour une rue, une avenue, un boulevard ou une place, un nom aussi moche et glissant que Jussieu. Et bien, contrairement à Jean-Paul, qui vient de putscher la place Notre-Dame, (sur proposition d'un maire socialo-homo-miterrandien, après vous viendrez pas me dire que tout ça n'est pas cul et chemise avec le Vatican), contrairement à Jean-Pôledeux disais-je, le nom de Jussieu pour la place et la campus de Paris 6 et 7 (13) est à la fois extrêmement bien trouvé, mais aussi d'une unité artistique étonnante. Jugez plutôt : combien de fois après une petite pluie printanière n'avez -vous pas vu quelque tout neuf accidenté de la route en béquille perdre maladroitement l'équilibre sur le parvis, glissant en hommage à l'assonance en "s" qui est la marque de Jussieu.
Le nom de Jussieu vient probablement d'une famille de botanistes, Antoine, Bernard, Joseph, Adrien, etc... qui, non contente d'avoir voulu fonder la première secte héréditaire uniquement consacrée à l'étude des plantes en pot, a profondément marqué cette place. Je me contenterais ici d'une courte anecdote, véridique comme toujours, qui relate assez bien je crois, et sous la forme d'une parabole biblique que St Jean dans sa Lettre aux Corinthiens n'aurait pas renié, encore que, qui relate assez bien l'insoutenable légèreté de l'être.
Il est presque 11h00 en ce matin de mai. le joli mai en barque sur la seine faisait pleurer les platanes riverains. Arrivent sur la place, tels les frères Earp débarquant à OK Corral, la famille Jussieu, polos rouges et bermudas blancs, des moustaches pleins les visages et des rêves pleins la tête. Les Jussieu, botanistes-herboristes-exorciseurs-marabouts, avaient tous un diplôme de chercheur et commençaient donc leur journée de travail, ils voulaient pour cela rejoindre le bâtiment Cuvier, mais devaient auparavant passer devant la femme aux clés du bâtiment, celle-là même qu'ils surnommaient affectueusement Passe-partout, alors même que Patrice Lafont n'était même pas encore né.
La femme-aux-clés possédait un chien énorme, patibulaire mais presque, et qui avait depuis des années un compte en suspens avec la famille. C'est que les Jussieu, non content d'élever des plantes pour leurs propres intérêts, refusaient obstinément de partager leurs bégonias et forçaient le chien, un imposant St Bernard, à lever la patte dans la rue, contre les lampadaires, dont le contact humide et froid dégoûtait profondément le chien.
Celui-ci, prénommé Minet, était une bête placide et peu rancunière, simplement elle ne rêvait que de ça, aller pisser trois fois par jours sur un peu de verdure. Minet avait cherché dans tout le campus Jussieu - rappelons pour les cancres en histoire que celle-ci se passe vers 1900 et que le campus Jussieu a été construit en même temps que Notre-Dame de Paris (Victor Hugo aurait même pensé tourner son film sur le campus plutôt que dans la Cathédrale mais Quasimodo après un premier essai est tombé de la Tour centrale) - il avait fureté dans tous les coins sans trouver la moindre touffe d'herbe verte sur laquelle étancher sa soif d'uriner. Il y avait bien, ici ou là, un ou deux brins de mauvaise herbe jaune et raccornie, mais il n'avait pas à coeur de se laisser chatouiller l'intimité par de l'herbe douteuse.
Minet donc, chaque matin, profitant des horaires intensifs de la Recherche (11h00-12h00 / 15h00-16h00), filait en catimini pisser sur les bégonias, les chrysanthèmes et autres fleurs moches élevées par les frères Jussieu.
Hélas, ce matin-là, la famille était en avance. En arrivant sur les lieux, ils virent avec stupéfaction que le St Bernard Minet était en train de se soulager sur les pensées de Pascal ; Pascal Jussieu, dont le sang ne fit qu'un tour, prit l'énorme chien par les oreilles et le jeta dans la rue, avec cette phrase restée célèbre et qui eut de nombreuses conséquences par la suite, attention on entre dans la parabole à proprement parler, suivez-bien je répèterai pas :
"Espèce de petit connard de merde, tu n'as qu'à aller pisser là-bas, sur le Quai, St Bernard de merde !"
C'est ainsi que quelques années plus tard, lorsque Minet mourut d'un cancer de l'amiante, que l'on décida de donner son nom au Quai de la Seine sur lequel il avait l'habitude d'aller uriner sur les bicyclettes en stationnement.
En tout autre lieu que ce blog, on pourrait à juste titre se demander ce qui pousse un maire à choisir, pour une rue, une avenue, un boulevard ou une place, un nom aussi moche et glissant que Jussieu. Et bien, contrairement à Jean-Paul, qui vient de putscher la place Notre-Dame, (sur proposition d'un maire socialo-homo-miterrandien, après vous viendrez pas me dire que tout ça n'est pas cul et chemise avec le Vatican), contrairement à Jean-Pôledeux disais-je, le nom de Jussieu pour la place et la campus de Paris 6 et 7 (13) est à la fois extrêmement bien trouvé, mais aussi d'une unité artistique étonnante. Jugez plutôt : combien de fois après une petite pluie printanière n'avez -vous pas vu quelque tout neuf accidenté de la route en béquille perdre maladroitement l'équilibre sur le parvis, glissant en hommage à l'assonance en "s" qui est la marque de Jussieu.
Le nom de Jussieu vient probablement d'une famille de botanistes, Antoine, Bernard, Joseph, Adrien, etc... qui, non contente d'avoir voulu fonder la première secte héréditaire uniquement consacrée à l'étude des plantes en pot, a profondément marqué cette place. Je me contenterais ici d'une courte anecdote, véridique comme toujours, qui relate assez bien je crois, et sous la forme d'une parabole biblique que St Jean dans sa Lettre aux Corinthiens n'aurait pas renié, encore que, qui relate assez bien l'insoutenable légèreté de l'être.
Il est presque 11h00 en ce matin de mai. le joli mai en barque sur la seine faisait pleurer les platanes riverains. Arrivent sur la place, tels les frères Earp débarquant à OK Corral, la famille Jussieu, polos rouges et bermudas blancs, des moustaches pleins les visages et des rêves pleins la tête. Les Jussieu, botanistes-herboristes-exorciseurs-marabouts, avaient tous un diplôme de chercheur et commençaient donc leur journée de travail, ils voulaient pour cela rejoindre le bâtiment Cuvier, mais devaient auparavant passer devant la femme aux clés du bâtiment, celle-là même qu'ils surnommaient affectueusement Passe-partout, alors même que Patrice Lafont n'était même pas encore né.
La femme-aux-clés possédait un chien énorme, patibulaire mais presque, et qui avait depuis des années un compte en suspens avec la famille. C'est que les Jussieu, non content d'élever des plantes pour leurs propres intérêts, refusaient obstinément de partager leurs bégonias et forçaient le chien, un imposant St Bernard, à lever la patte dans la rue, contre les lampadaires, dont le contact humide et froid dégoûtait profondément le chien.
Celui-ci, prénommé Minet, était une bête placide et peu rancunière, simplement elle ne rêvait que de ça, aller pisser trois fois par jours sur un peu de verdure. Minet avait cherché dans tout le campus Jussieu - rappelons pour les cancres en histoire que celle-ci se passe vers 1900 et que le campus Jussieu a été construit en même temps que Notre-Dame de Paris (Victor Hugo aurait même pensé tourner son film sur le campus plutôt que dans la Cathédrale mais Quasimodo après un premier essai est tombé de la Tour centrale) - il avait fureté dans tous les coins sans trouver la moindre touffe d'herbe verte sur laquelle étancher sa soif d'uriner. Il y avait bien, ici ou là, un ou deux brins de mauvaise herbe jaune et raccornie, mais il n'avait pas à coeur de se laisser chatouiller l'intimité par de l'herbe douteuse.
Minet donc, chaque matin, profitant des horaires intensifs de la Recherche (11h00-12h00 / 15h00-16h00), filait en catimini pisser sur les bégonias, les chrysanthèmes et autres fleurs moches élevées par les frères Jussieu.
Hélas, ce matin-là, la famille était en avance. En arrivant sur les lieux, ils virent avec stupéfaction que le St Bernard Minet était en train de se soulager sur les pensées de Pascal ; Pascal Jussieu, dont le sang ne fit qu'un tour, prit l'énorme chien par les oreilles et le jeta dans la rue, avec cette phrase restée célèbre et qui eut de nombreuses conséquences par la suite, attention on entre dans la parabole à proprement parler, suivez-bien je répèterai pas :
"Espèce de petit connard de merde, tu n'as qu'à aller pisser là-bas, sur le Quai, St Bernard de merde !"
C'est ainsi que quelques années plus tard, lorsque Minet mourut d'un cancer de l'amiante, que l'on décida de donner son nom au Quai de la Seine sur lequel il avait l'habitude d'aller uriner sur les bicyclettes en stationnement.
Je vois qu'on ne lésine pas sur les détours et les anectodes foireuses pour glisser un calembour à deux sous sur le nom des quais de la Seine.
Je cite, à l'intention des mauvaises langues qui ne vérifient pas toujours leurs sources, ce texte biographique de l'abbée Saint Thierry. Le passage parle de la mère de Saint Bernard, premier du nom : « Etant enceinte de Bernard, son troisième fils, elle eut un songe qui était un présage de l’avenir. Elle vit dans son sein un petit chien blanc, tout roux sur le dos et qui aboyait. Elle déclara son rêve à un homme de Dieu. Celui-ci lui répondit d'une voix prophétique: « Vous serez la mère d'un excellent petit chien, qui doit être le gardien de la maison de Dieu; il jettera de grands aboiements contre les ennemis de la foi ».
Soulignons que cette information précieuse nous permet de réaliser une inférences fort intéressante : les Jussieu était, tenez-vous bien, des ennemis de la foi ! Quel démon a pu leur consacrer une place de Paris ! Et Zal Gal de Mous pourra toujours prétendre que Pascal Jussieu était en fait Jésus réscucité, que je ne marcherai pas ! Il s'agit du diable lui-même qui fait glisser les piétons sur les dalles du parvis.
Je voudrais aussi profiter de ce post fort instructif (quoique complètement bidonné par Glou) pour dévoiler à nos lecteurs les armes dont usait Saint Bernard et montrer la puissance de l'esprit sur la chair(e?). Toujours d'après l'abbée Saint Thierry (je vérifie mes sources, moi) : « Vers le même temps, une fille poussée par le démon se glissa nue dans le lit où il dormait. [...] enfin comme il restait immobile, cette fille tout impudente qu'elle fût, se prit à rougir et pleine d'une crainte étrange et d'admiration, elle se leva et s'enfuit. »
De nombreux indices laissent à penser qu'il s'agit ici d'Anna Jussieu, sœur méconnue de la famille malfaisante sus-citée.
J'ajoute la phrase finale de la biographie de Saint Bernard (encore une fois authentique) : « Dieu opéra par son serviteur beaucoup d'autres miracles, qu'il est presque impossible de compter. ». Je ne saurais donc trop conseiller à M. le Maire de réfléchir à deux fois avant de rebaptiser la place Notre-Dame : il apparaît évident qu'il existe d'autres candidats sérieux, injustements rejetés sur les quais de la Seine.
par Nono | vendredi 16 juin 2006 à 13:39:00 UTC+2
Je crois que grace à ce très poétique poème en vers délicatement exprimé par Glou je commence à comprendre pourquoi je n'ai jamais rien compris à la Bible.
Que dire ce plus en ce beau samedi après -midi (quoi qu'il fait un temps pourrit à Mogadishio, ca fait une semaine qu'il pleut et qu'il est déjà dimanche au japon)?
Et bien, je n'allais pas faire un nouveau post pour ca, mais du bas de ma condition de stagiaire je me Gauss de voir que dans les hautes sphères de la recherche francaise certain décideurs ont presque autant d'intuition mathématique que moi. Ce qui veut dire que rien n'est perdu!
ZGM en direct des studios du lipsiks.
par Zacharias Galouzeau de Moussaoui | samedi 17 juin 2006 à 18:26:00 UTC+2
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