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Les vacances de M. Totobubu

"M. Totobubu ? Vous êtes réveillé ? demanda en mandarin l'accorte hôtesse de l'air de la compagnie Air-Chine. Cela faisait plus de cinq minutes qu'elle essayait en vain de le sortir de la torpeur cataleptique dans laquelle il était tombé suite à la diffusion dans l'avion de l'Intégrale de "Zhou Ange-Gardien de la Révolution", l'équivalent chinois de "Joséphine Ange Gardien". Il suffit à l'hôtesse de se pencher un peu plus devant notre héros pour déceler que, de fait, il était bien réveillé et lorgnait discrètement dans son corsage (comme une image), appliquant une technique brevetée par Bubu en 2002, puis démocratisée par Zak Galou tout au long de ses études. Rassurée mais un peu gênée, l'hôtesse s'empourpra : "Oh M. Totobubu, vous êtes un farceur !"
Celui-ci lui adressa un clin d'oeil qu'il espérait ravageur mais qui accentua le trouble de l'hôtesse, que nous appellerons Zhou parce que tous les chinois s'appellent Zhou.

M.Totobubu traversa le hall de l'aéroport Georges-Marchais de Pékin avec sa valise à la main ; il n'était pas mécontent d'avoir réussi à passer la douane pointilleuse sans se faire piquer le 2ème tome de "Oui-Oui chez les Nonistes", une vaste fresque médiévalo-érotique qui est sans doute le plus underground de la série des Oui-Oui. Fort heureusement pour lui, la douane chinoise n'y avait vu que du feu, croyant à tort qu'il s'agissait d'un bouquin porno - on ne s'éternisera pas sur ce qui avait bien pu les induire en erreur.
M.Totobubu prit un pouss-pouss garé en double-file, en songeant avec ironie à l'inanité du nom de cette sorte de brouette urbaine : le nom de tire-tire aurait mieux fait l'affaire, le pousseur se trouvant devant le poussé en une inversion sujet-verbe-complément digne des logorhées zag-galouiennes les plus admirables. Son chauffeur, que nous appellerons Zhou par commodité, était un franc-tireur qui s'y connaissait en touristes, et il avait très vite identifié en Totobubu un homme d'affaires avisé et pressé, prompt à mettre la main au porte-monnaie, le pied à l'étrier, la fleur au fusil, l'arme à gauche et la truffe au vent. Aussi décida-t-il de le faire passer par les petites rues touristiques typiquement pékinoises, dans lesquelles il espérait pouvoir faire valoir son pourcentage dans un ensemble de boutique de prêt à porter. Il l'arrêta ainsi avec succès devant un magasin de lingerie et un Mac-Zhou - l'équivalent chinois du Mac-Donald - mais il fit chou blanc à la petite boutique de crèmes glacées où travaillait son cousin Zhou et dans laquelle il obtenait toujours un excellent pourcentage sur les achats passés par ses clients. Alors qu'il lui vantait les mérites de la glace au riz cantonnais, M.Totobubu fut pris d'une rage terrible : "Vous êtes fou Zhou ! Vous n'avez donc pas remarqué que j'ai tout acheté en taille 36 au magasin de lingerie ? Comment pourrais-je rentrer dans mes vêtements si vous me goinfrez d'esquimaux ? _ Pardo Missieu Totobubu jo pouvé po savoir ! _ Partons d'ici tout de suite, allez zou Zhou !"
M.Totobubu était très vénère : "Je suis très vénère", se dit-il en posant les mains sur son ventre pour l'empêcher de crier famine, ce qui, il l'avait entendu dire, pouvait lui valoir la prison à perpétuité.

Le pouss-pouss franc-tireur le déposa devant l'hôtel Zhou-V, l'un des plus prestigieux palace de la ville. M. Totobubu y fut accueilli avec tout le fast and furious réservé aux plus grandes stars hollywoodiennes. "M.Totobubu, lui dit le maître d'hôtel, j'aime beaucoup ce que vous faites", ce qui était vrai, bien sûr, mais un peu moins cependant que s'il ne l'avait pas confondu avec Jackie Chan. De son côté, Totobubu trouvait un peu étrange que le conservateur du musée ne se soit pas incliné trois fois devant lui comme le voulait la coutume - en tout cas d'après le guide du Routard Japonais qu'il avait lu avant de venir. Mais Totobubu n'était pas à cheval sur les coutumes, et encore moins sur les us. Il passa outre et suivit le brave Zhou - c'était le nom du groom qui l'avait accueilli - jusqu'à sa chambre.
"Voilà votre chambre M.Totobubu
_ C'est beau mais c'est loin de l'ascenseur, dit Totobubu sans cacher son trouble de ne pas être hébergé dans un authentique tipi indien. Il regarda les murs de sa chambre sans trouver aucune photo de samourais célèbres, ce qui acheva de le mettre de mauvaise humeur. "Parce que, se dit-il en sa boucle for intérieure, soit le Guide du Routard c'est des rigolos, soit le Japon a bien changé depuis l'édition 2002".
"Il vous faut autre chose M. Totobubu ?
_ Je me taperais bien un thon", fit Totobubu en songeant à une assiette de sashimi.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, une dizaine de minutes plus tard, alors qu'il épluchait les pages sportives d'un journal local à la recherche d'un combat de sumo - il avait très envie d'en voir un en vrai depuis qu'il avait assisté, un peu par hasard, à l'empoignade provoquée par Zak Galou à la cantine du Laipsiks, un midi qu'il avait été pris sur le fait par un vigile alors qu'il venait de glisser un éclair au chocolat dans la poche de son jean - quel ne fut pas son trouble, alors, de voir se présenter à sa porte une vieille femme à la peau ridée, grosse et grasse et laide.
"Qu'est-ce que vous faîtes ici ? demanda-t-il.
_ Vous avez dit que vous aviez besoin de mes services !" s'étonna la vieille femme en chinois.
M Totobubu n'était pas du genre à s'étonner bien longtemps. De toutes les situations périlleuses il savait se tirer par une pirouette tout à fait habile. Il fit entrer la vieille femme, traça à la craie un grand cercle sur la moquette de la chambre, enfila une couche culotte pour personnes âgées - nous ne détaillerons pas ici les raisons de la présence de ce paquet de couches dans le sac de M. Totobubu, le respect de la vie privée commençant où le scénariste sèche sur une explication - puis, s'adressant à la femme, il dit : "Entre ici, nous allons combattre à mort jusqu'à ce que tu sortes du cercle de la vie !"

Dans la soirée, après avoir pris une raclée avec la vieille femme, après avoir fait un scandale au restaurant de l'hôtel parce qu'il n'y avait aucun sushi, M. Totobubu demanda au service d'étage s'il y avait du Wifi dans le bâtiment, ce à quoi le service d'étage lui répondit que Wifi était en congé pour le week-end, mais qu'il reviendrait après le pont du 8 mai.
Complètement aterré par la nullité de l'hôtellerie japonaise, M. Totobubu envoya un texto à Zak Galou, resté en France :
"Cher Zak Galou, tout se passe bien pour moi au Japon. Les gens sont très gentils et j'aime beaucoup le président et toutes les instances dirigeantes du pays, mais surtout le président. J'ai pu remarquer aussi que tous les tibétains que j'ai croisés étaient très heureux et vomissaient le Dalai Alpagua."

A l'autre bout du globe, recevant ce texto, Zak Galou en salle de pause dit à Pata :
"Merde, j'crois que Totobubu va se faire pécho par la police chinoise.
_ Mais pourquoi mon dieu, pourquoi ??
_ Il a mis dans la même phrase "Japon", "président" et "Dalai".
_ Oh le pauvre !"
Heureusement pour M. Totobubu, la police chinoise s'y connaissait mieux que Zak Galou en grammaire, et après avoir construit un document OWL à partir du texto envoyé, il s'avéra que les trois mots en question n'étaient pas dans la même phrase.
Donc, sauf erreur, M. Totobubu devrait pouvoir quitter le Japon prochainement. Dés qu'il trouvera l'aéroport international Arlette-Laguillé de Lhassa, d'où doit partir son vol de retour.

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