« Accueil | La vraie vie de Zak Galou - Episode 41 : Idée & IA... » | Passé antérieur dans les phrases francaises, un ex... » | Saturday Morning Breakfast Cereal » | 14 Février, St Pata's day » | Pata-versaire ! » | Comment gagner 1 milion de dollars ! » | La petite histoire du jour » | Milgram, la vidéo! » | LST Breaking News » | CIES Jussieu : Alan Funky on the indrédibulous lég... »

La vraie vie de Zak Galou - Episode 42 : Le revers de la cravatte

Ce matin-là, Zak Galou s'était levé tôt. 10h42 clignotait un peu vite et en vert sur le radio-réveil Snoopy, qui hurlait "la Danse des canards" dans une tentative un peu vaine de le sortir de sa léthargie.

Tandis qu'il tendait hors du lit une main vengeresse, dans le but de lui dégommer la truffe, Zak Galou se dit que c'était probablement une bonne journée qui commençait. Las, il râta sa cible et accrocha le napperon de dentelle piqué chez sa tata Rodriguez un jour de spleen ; le chien blanc entraîné par la chute du bras, du napperon et de tout le bordel dont Zak Galou se délestait avant de dormir (dans le désordre, ses lunettes, son élastique à cheveux, ses boules Quiès, sa crème pour pieds secs et son slip de jour), se glissa sous le lit en continuant sa bravade au son de l'Internationale. C'en était trop pour notre héros ordinaire, qui résolut à se lever, non sans avoir arraché la prise multiple qui alimentait sa chambre en électricité. Dans le noir et sans lunette, il batailla ferme avec le rideau pour enfin parvenir à actionner l'ouverture automatique des volets - et la lumière fut.

Une fois arrivé à son bureau, vers 14h30, il effectua la seule action de la journée qui rapproche le thésard de l'informaticien : il regarda ses mails. Il fut d'abord enthousiasmé de constater qu'il avait reçu un mail d'une certaine Mauricette, qu'il ne connaissait ni des lèvres ni des dents. "Ca, c'est ma résolution de la veille qui porte ses fruits !" s'exclama-t-il en son fort intérieur.
"Bonjour Zakarias,
Je souhaite faire le point avec toi concernant ta contribution à la vie sociale du Laipsiks, ce à la suite d'une demande formulée par le CNRS. Merci de passer me voir ce jour dans mon bureau (il se trouve au 18ème étage, première droite en sortant de l'ascenseur, entre la boutique de magie et l'extincteur).
Cordialement, Mauricette (ta directrice de thèse)"
Incontestablement, c'était un coup dur. D'autant que le dix-huitième étage, c'était un peu comme le pouvoir d'achat, tout le monde en parlait mais personne ne l'avait jamais vu. Pire, Zak Galou s'était habillé en casual ce jour-là, n'envisageant pas une minute qu'il rencontrerait si tôt sa directrice de thèse. Il ne pouvait quand même pas se présenter à son bureau dans cette tenue : pantacourt beige, converses oranges, et un tee-shirt violet où trônait le portrait d'un Mao orange. Pris soudain d'une peur panique, il se précipita dans le bureau de Pata, qui jouait à Frozzen Bubble avec son encadrant.
"Pata faut qu'tu m'files un coup de main ! J'ai besoin d'une cravate !
_ Qu'est-ce qui t'arrives ? fit Pata sans détourner son attention de l'écran où de petite billes rouges jaunes vertes et bleues luttaient pour leur survie.
_ J'ai rendez-vous avec ma directrice de thèse !"
Un silence glacial se répandit dans la pièce. L'adversaire de Pata mit son ordinateur en veille et se leva : "On continuera plus tard". Pata se passa une main dans les cheveux, livide.
"Ca alors ! Et ça te tombe dessus comme ça, sans préavis ni rien ?
_ Non ! Rien ! Hier je suis allé faire caca dans les toilettes des filles, et ce matin j'ai un mail de ma directrice de thèse qui veut me voir ! Il paraît que le CNRS veut me voir !!!
_ Le quoi ?
_ Le Comité de Nanas contre les Ringards Sexistes. Je suis foutu Pata ! Foutu !
_ Pas de panique voyons, ce n'est quand même pas la première fois qu'un thésard est convoqué chez sa directrice de thèse ! Tu es allé voir sur Doctissimo s'ils connaissent les symptômes ?
_ Mais non je n'ai pas le temps ! Je suis en sursis de la vie ! se mit à hurler Zak Galou en devenant rouge comme un communiste. Il me faut une cravate, une veste, quelque chose qui fasse top la classe ! Si je me pointe comme ça, je suis bon pour finir en SSII !!
_ Je n'ai pas ça ici mon vieux, tu as demandé à Nono ? C'est un grand, il doit savoir où on peut trouver un costume et une cravate à cette heure-ci."
Nos deux héros partirent alors dans les couloirs du Laipsiks, direction la salle de pause. C'était le seul endroit où ils avaient jamais vu Nono, et ils espéraient l'y trouver en train de faire une démonstration de la manière d'obtenir deux bouteilles d'eau pour le prix d'une.

Par chance, Nono était bien là, en train de faire une démo à un car de touristes japonais venus exprès pour ça. A la fin de la représentation, alors que Nono passait entre les gens, une casquette de canard (avec un bec-visière et des oreilles) à la main, Zak Galou l'interpella :
"Nono j'ai besoin de toi !
_ Ah salut Zak, salut Pata, vous auriez pas une ptite pièce ? C'est pour le pot de fin de mois de février qu'on organise avec le département."
Après avoir consciencieusement déposé une pièce rouge dans la casquette, Zak Galou revint à la charge, expliquant son problème.
"Ecoute, lui dit Nono, j'ai un rappel à faire, puis je dois tourner le bonus de mon prochain DVD. Ca va s'appeler "Tour de magie et blagounettes". Après si tu veux, je te montrerais un agent VDL qui fait les noeuds de cravate."

Dépités, nos deux héros profitèrent du rappel de Nono, qui comprenait, entre autres, l'escamotage d'une barre chocolatée dans sa manche, pour s'éclipser.
"Le problème avec Nono, dit Pata, c'est qu'il pense qu'au taff !"

Après cela, ils n'eurent d'autres choix que d'aller voir Little Endian, qui jouait à "Dessinez plus c'est gagner plus" avec ses collègues de bureau. Pata, qui a de l'humour, lui dit :
"Dis Little, tu aurais pas une cravate sur toi ? Une cravate de notaire ferait très bien l'affaire !
_ Ah non, désolé, je ne connais aucun notaire."
Zak Galou monta sur ses grands canassons :
_ Ecoute Little, c'est une question de vie ou de claque dans la gueule ! Il me faut une cravate !! Je ne peux quand même pas me pointer devant ma directrice de thèse habillé comme un junkie slammeur du 7-8 !
_ Euh ben si tu veux, on peut s'arranger", proposa-t-elle en attrapant un stabylo bleu.

C'est ainsi que, quelques minutes plus tard, arborant un grand sourire satisfait, Zak Galou se présenta devant sa directrice de thèse, son tee-shirt Mao orné du dessin d'une admirable cravatte rouge à pois bleus.


Libellés : , ,

Non mais un numéro 42 ou on rase même pas la terre, pfff....


Y'a plus de saisons, ma bonne dame, y'a pls de saisons...

Enregistrer un commentaire

Navigation

Les réflexions de la machine à café :

Recent Comments

A consommer avec modération tout abus sera puni, bloguer tue et réduit la fertilité, n'oubliez pas la damepipi a l'entrée etc. etc.