Des goûts et des couleurs
On pouvait naïvement penser que le mauvais goût en matière architecturale avait atteint son apogée avec la construction de Jussieu -- faut-il le rappeler, toujours en travaux depuis 1976. Notre envoyé spécial sur place Nono le petit robot a découvert jeudi dernier que les limites peuvent toujours être repoussées, y compris sur le terrain glissant des dalles de Jussieu.
Le nouveau bâtiment des 6000 (4000 ? 16000 ?, dont le nom est d'une ingéniosité sans pareille -- non, non, il ne s'agit pas du nombre d'étudiants que l'on peut y entasser, ni de son volume converti en plaques d'amiantes, mais bien du montant en dizaines de kEuros, déduction faite des pots-de-vin et autres frais annexes, qu'aura couté sa construction. Le bâtiment, disais-je donc, dont les géniaux architectes ont eu l'extraordinaire idée de peindre les murs en différentes couleurs toutes aussi attrayantes les unes que les autres. L'extérieur dans un ton qui fait déjà débat, entre ceux qui soutiennent qu'il s'agit d'un rouge vif et ceux qui y voient plutôt un orangé criard. Quoi qu'il en soit, le bâtiment se voit de loin et c'est très utile pour les étudiants qui viennent en hélicoptère à Jussieu, ou pour les CRS qui doivent tirer au missile sol-sol sur les étudiants, en cas de nouvelles manifs anti-CPE.
Fort heureusement, les architectes ont aussi pensé aux occupants des locaux. Afin de reposer leurs yeux fatigués, chaque étage a été peint dans un ton dit « pastel » : bleu pisseux, vert fluo, rose minette, etc... Je tiens ici a exprimer plubliquement ma compassion pour les futurs habitants de l'étage "rose". Il y a fort à parier que nombre d'entre eux auront des envies de meurtre le soir en rentrant, après une journée dans cette atmosphère de repos total pour la vue. J'ai décidé de ne plus rentrer en transports en communs de Jussieu : trop dangereux.
J'aurai bien voulu joindre une photo, en bon envoyé spécial que je suis, mais j'ai eu une crise cardiaque pendant la mise au point de l'appareil. Il ne me reste donc plus qu'à espérer que les nouveaux locaux du Laïp Siks sauront relever le défi architectural entammé sur le campus de Jussieu.
En direct des douves, de notre envoyé spécial Nono.
Le nouveau bâtiment des 6000 (4000 ? 16000 ?, dont le nom est d'une ingéniosité sans pareille -- non, non, il ne s'agit pas du nombre d'étudiants que l'on peut y entasser, ni de son volume converti en plaques d'amiantes, mais bien du montant en dizaines de kEuros, déduction faite des pots-de-vin et autres frais annexes, qu'aura couté sa construction. Le bâtiment, disais-je donc, dont les géniaux architectes ont eu l'extraordinaire idée de peindre les murs en différentes couleurs toutes aussi attrayantes les unes que les autres. L'extérieur dans un ton qui fait déjà débat, entre ceux qui soutiennent qu'il s'agit d'un rouge vif et ceux qui y voient plutôt un orangé criard. Quoi qu'il en soit, le bâtiment se voit de loin et c'est très utile pour les étudiants qui viennent en hélicoptère à Jussieu, ou pour les CRS qui doivent tirer au missile sol-sol sur les étudiants, en cas de nouvelles manifs anti-CPE.
Fort heureusement, les architectes ont aussi pensé aux occupants des locaux. Afin de reposer leurs yeux fatigués, chaque étage a été peint dans un ton dit « pastel » : bleu pisseux, vert fluo, rose minette, etc... Je tiens ici a exprimer plubliquement ma compassion pour les futurs habitants de l'étage "rose". Il y a fort à parier que nombre d'entre eux auront des envies de meurtre le soir en rentrant, après une journée dans cette atmosphère de repos total pour la vue. J'ai décidé de ne plus rentrer en transports en communs de Jussieu : trop dangereux.
J'aurai bien voulu joindre une photo, en bon envoyé spécial que je suis, mais j'ai eu une crise cardiaque pendant la mise au point de l'appareil. Il ne me reste donc plus qu'à espérer que les nouveaux locaux du Laïp Siks sauront relever le défi architectural entammé sur le campus de Jussieu.
En direct des douves, de notre envoyé spécial Nono.
C'est là où l'on voit toute l'injustice des robots, nono : alors même que certains fustigent, à tort, les avancées architecturales des nouveaux bâtiments jussiesques, les mêmes ferment les yeux sur la décoration extérieure très "stage de réinsertion" de la tour 32 (par ailleurs fermée). Ces peintures rupestres, période fin René Coty début Lagerbe, attestent de la vigueur de nos primodélinquants, en même temps qu'elles offrent une splendide réinterprétation du mythe de Sisyphe par Francis Lalanne.
par Glou | mardi 13 juin 2006 à 09:09:00 UTC+2
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