Les aventures extraordinaires de Zak Galou - Episode 35 : Un ptit tour dans le blocage normand
Après son coup de mou dans l'épisode précédent, où on se le rappelle il avait été terrassé par l'émotion, Nono avait définitivement repris les choses en main. Et notamment le bâton avec lequel il avait passé à tabac le père Fouras [ inutile d'aller voir l'épisode en question, il n'y avait probablement pas de bâton, mais bon, la version française est toujours édulcorée par rapport à la version originale ]. Le chef des Babibelous menait ses troupes vers la rivière où Ingrid avait été aperçue. A ses côtés et l'aidant de ses indications que même Bison Fûté il passerait pour un boeuf bourguignon à côté, Zak Galou gambadait gentiment, très heureux de cette promenade de nuit à travers les bois. "Ca me rappelle mon enfance à Meudon quand j'ai été enlevé par des extraterrestres, expliqua-t-il. Là, il faut prendre à droite... ou à gauche, je sais pu mais c'est l'un des deux".
Little Endian était à la traîne ; elle n'arrêtait pas de prendre des photos "pour se repérer au retour". Morbeth avait profité du charivari du départ pour laisser ses compagnons prendre de l'avance, afin qu'il pût tranquille-mimile terminer sa troisième pinte. L'hôtesse de l'air, quant à elle, n'avait pas quitté les toilettes depuis qu'elle avait vu Bubu égorger à coups de dents les 101 1000 pattes géants des marais, ce qui avait constitué le trou normand de l'épreuve alimentaire. Quant à Totobubu, les privations, il connaissait. Il n'avait pas fait le Vietnam pour rien, que diable ! Il courrait juste derrière Nono et Zak Galou, prêt à toutes les éventualités.
Alors que nos sympathiques héros crapahutaient dans la jungle, le fourbe Flo Galou se faufilait derrière eux, à bonne distance afin de ne pas être repéré. Il avait assisté par hasard au départ précipité des Babibelous et, intrigué comme seul peut l'être un intriguant, il avait décidé d'en avoir le coeur net. Flo Galou était fier de la victoire de son équipe au jeu de confort, mais il savait que ce n'était pas suffisant : ayant longuement étudié le capitalisme stalinien, il savait pertinemment que d'une part on ne pouvait pas gagner un jeu individuel en équipe - c'eut été aussi absurde que de gagner un jeu d'équipe tout seul - et que d'autre part ce satané Bubu s'arrangerait pour chiper tout le magot sans rien partager.
En voyant l'agitation des Babibelous, Flo Galou regretta un peu de ne pas avoir réveillé son équipe, d'autant qu'il voyait mal comment il allait pouvoir vaincre l'équipe jaune seul. Mais il se reprit bien vite et chassa ce défaitisme comme seul un électeur de gauche peut le faire après une élection nationale : "Redressons-nous la France ! (il aimait à s'appeler la France, trouvant que ça lui donnait un petit côté Commissaire moulin entrant en pantalon au panthéon), je suis un Grococos et n'est pas un Grococos qui veut ! La couleur rouge, je l'ai dans le sang moi, contrairement à ces foies jaunes de Babibelous !"
Aussitôt Flo Galou résolut d'allonger le pas pour doubler les Jaunes par la gauche et atteindre avant eux leur destination secrète...
Il était minuit passé lorsque Zak Galou, harassé de fatigue tellement qu'il en avait plein le cul, leva la main : "C'est là !". Nono, en pleine forme, en poussa un petit cri de guerre "pour se remotiver dans la tête". Les Babibelous contemplèrent dans le clair de lune le vallon enchanteur ; ils virent les traces laissées par un ours préhistorique dans la vase bordant la rivière. "Ah non c'est là où qu'je m'suis baigné", expliqua Zak Galou qui aimait la précision.
Nono prit la parole :
"Il faut traverser ! Je propose qu'on fasse un Workshop pour dépasser cet obstacle.
_ Et sinon on peut traverser à pied, remarqua Totobubu, très bavard ce jour-là.
Ils notèrent alors que, effectivement, la rivière n'avait pas vingt centimètres de profondeur.
Nono allait s'élancer lorsque une ombre chevelue se dressa devant eux, les pétrifiant sur place. Zak Galou, qui n'aimait rien tant que les habitudes, leva les mains en l'air et se mit à hurler, comme il l'avait fait dans l'après-midi.
"Francis Lalanne ? fit Nono qui avait toujours été fan de la macarena.
_ Eh non, fit Little qui malgré ses lunettes y voyait clair, c'est Flo Galou le perfide, l'infâme, l'enc...
_ Ah salut Flo Galou, interrompit Nono qui craignait qu'entre la sarkozyste (il lui avait proposé un poste de secrétaire des tas à l'électricité, aux prises multiples et aux ondulatateurs) et le besancenotiste-tendance-ketchup ne se noue un conflit d'ampleur internationale. Quoi de neuf ?
_ Je ne vous laisserai pas passer ! Savez-vous que vous êtes en train de fouler aux pieds les droits de l'homme ?!!"
Zak Galou regarda prudemment où il mettait les pieds, mais il ne vit rien du tout - ses lunettes expliquant sans doute cela.
"Ecoute Flo Galou, lui dit Nono qui était ceinture jaune-orange de judo et troisième dan de street-fighting, tu vas pas nous refaire le coup de la Sorbonne quand même ? Parce que ça fait un peu rediffusion, je sais bien que c'est l'été mais y a des bornes de la limite qu'il faut pas dépasser !"
Piqué au vif comme seul un habitué des piquets de grève peut l'être, Flo Galou sortit illico un porte-voix de son sac-à-dos, un tube de ketchup amora et des prospectus, puis braillant dans son porte-voix, il se mit à incendier les Babibelous en évoquant "les pires heures de la collaboration, la St Barthélémy, le Rwanda et la défaite de Federer à Rolland-Garros", tout en appelant "à se mettre derrière lui les Lumières, les Cordonniers, le commissaire moulin torturé par Barbie et Ken le survivant".
Bref, il partit en quenouille.
Néanmoins ses vociférations eurent deux conséquences d'importance.
D'abord, les Babibelous habitués aux blocages perdirent espoir et, ôtant leurs sacs à dos, allèrent s'allonger dans l'herbe un peu plus loin en attendant que ça se passe, ce qui se passait toujours. Nono, naïf, continua à parlementer sans succès.
Ensuite, les Grococos survitaminés au café entendirent les cris de Flo Galou et ne faisant ni une ni quatre, affluèrent vers le vallon.
Ils trouvèrent en arrivant une situation complètement qué-blo. Comme l'exprima intelligemment Manu : "Oh purée c'est fichu pour traverser là purée !"
C'était sans compter la gouaille de Bubu, qui avait toujours rêvé d'avoir un porte-voix. Il s'approcha de Flo Galou et profita que celui-ci reprenait sa respiration pour lui coller une bonne tarte dans la gueule et lui chiper son engin (je vous en prie !). Puis il partit courir nu dans les bois, braillant "Laipsiks live !" pour emmerder les écureuils.
La voie était libérée et Babibelous et Grococos s'élancèrent vers les sous-bois par où Ingrid avait disparu, courant tous comme des dératés pour le premier atteindre la jeune femme.
Ahah vous pensiez que c'était le dernier épisode, mais quand y en a plus, y en a encore. La course finale est lancée - qui touchera le premier Ingrid ? Qui sauvera la pom-pom girl ? Vous le saurez en suivant les aventures de Zak Galou !
Ah je me suis faite avoir ! J'ai cru que c'était le dernier épisode ! :D Tant mieux si c'est pas le dernier ! :p
Moi, ennemie de Flo Galou ? XD
par Little Endian | mardi 11 septembre 2007 à 11:36:00 UTC+2
Ennemis, non. Disons que vos positions relatives sur l'échiquier politique sont une illustration parfaite du problème des 2-dames.
par Glou | dimanche 16 septembre 2007 à 13:05:00 UTC+2
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