Exclusif : Se rendant au LST en avance de phase d'une demi-heure par rapport à l'heure habituelle, Zak Galou, jeune thésard pré-pubère à l'oeil goguenard et lubrique, glisse sur une crotte de chien et chute dans le caniveau.
Quelques heures plus tard, la nouvelle a fait le tour du quai Kennedy - les jeunes du quartier sont ébranlés du slip : "Putain yo c'est tro la misère kékénnedy t'as vu !"
Vers dix-heures trente, soit deux heures après les faits, madame Mauricette Duchemin se fait tirer par son bichon argenté, surnommé Poupette. L'incident survenu plus tôt est dans toutes les têtes.
Et là, c'est le drame. L'escalade. L'explosion de violence.
Poupette est branchée sur le pot d'échappement du cat-cat de Pata, un Range-Roveur d'importation japonaise, puis après deux tours de périph à donf, elle est jetée à la Seine depuis le pont Mirabeau, où nos amours faut-il qu'il m'en souvienne, la joie de Mauricette Duchemin venait toujours après la peine.
Passe la nuit, sonne l'heure et tout le quartier est en prises aux flammes. Les petits vieux se sont armés de cannes, de béquilles et de déambulateurs en flammes ; ils déferlent sur les jeunes, armés de cocktails molotov et de mitrailleuses lourdes. Bubu a pu emprunter un char Sherman à son tonton Bobby, qui travaille à la Défense.
A l'heure où j'écris ces lignes, le combat fait toujours rage. Je ne sais qui en sortira mort ou vif. Je me suis planqué dans le bureau d'un chercheur, le seul endroit sûr et désert en pleine journée. Et a fortiori la nuit.
John-Paul Glou, reporter emporté, pour le LST-Nouille
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